Le Secrétaire Général de l’ONU (SG), Ban Ki-Moon a présenté mercredi 25 Janvier 2012 son programme pour son second mandat de cinq ans, mandat entamé en début 2012. Il évoque aussi quelques progrès réalisés lors de son premier mandat. (Voir Conférence de presse du Secrétaire général des Nations Unies SG/SM/14083).
« Aujourd’hui, je veux partager avec vous un programme d’action pour les cinq années à venir. Un programme pour bâtir l’avenir que nous voulons », disait le SG devant l’Assemblée Générale mercredi. Il a particulièrement insisté sur des initiatives dans les cinq domaines prioritaires qu’il s’était fixés en septembre dernier : le développement durable ; la prévention des conflits, des catastrophes et des violations des droits de l’homme ; la construction d’un monde plus sûr ; le soutien aux pays en transition et la participation des femmes et des jeunes.
I - Le développement durable
D’après le secrétaire général il faut se concentrer sur « les besoins et les priorités de l’Afrique ». Il a souligné que l’ONU allait se battre pour éradiquer plusieurs maladies meurtrières (notamment le paludisme, la poliomyélite, le VIH/Sida et le tétanos), réduire de 95% la mortalité due à la rougeole, et s’évertuera à atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), d’ici à l’échéance de 2015. « Au-delà de 2015, nous nous efforçons de forger un consensus sur une nouvelle génération d’objectifs de développement durable s’appuyant sur les OMD, des objectifs qui fourniront des progrès économiques et sociaux équitables respectant les limites environnementales de notre planète », a-t-il dit.
En matière de protection de l’environnement, le SG s’est en particulier félicité d’avoir fait de la lutte contre les effets des changements climatiques l’« une des principales priorités de l’agenda mondial », l’objectif étant désormais d’« élargir l’approche des défis globaux à travers la vision du développement durable ». Il a annoncé son intention d’œuvrer avec les États à faire de l’Antarctique une « Réserve naturelle mondiale », tout en précisant que « L'Antarctique est un écosystème indispensable, comme nulle part ailleurs sur Terre. Nous avons la possibilité de sauver cette région et nous devons nous rassembler pour le faire ».
Il annonce par ailleurs la nomination d'un conseiller de haut niveau pour coordonner ces efforts en son nom.
II – De la prévention des conflits, des catastrophes et des violations des droits de l’homme.
Le Secrétaire général a insisté sur le soutien aux capacités nationales destinées à faciliter le dialogue. La prévention sera au centre du travail de l’Organisation, du développement à la paix et à la sécurité, en passant par la protection des droits de l’homme et la promotion de la démocratie. Concernant l'aide humanitaire, Ban Ki-moon a estimé qu'il fallait élargir le Fonds central d'intervention d'urgence (CERF) et identifier des sources supplémentaires de financements innovants pour les situations d'urgence. Il a proposé d'organiser un Sommet mondial humanitaire pour aider à partager les connaissances et établir les meilleures pratiques communes.
III – La construction d’un monde plus sûr
En ce qui concerne les efforts de l’ONU dans la lutte contre le terrorisme, Ban Ki-moon a proposé de « créer un poste de coordonnateur de [l’organisation] pour la lutte contre le terrorisme, en réunissant certaines des fonctions existantes ».
IV - Programme pour les pays en transition
Le secrétaire général a estimé que l’ONU avait pour responsabilité d’aider les sociétés en transition. Il souligne, « Nous avons les capacités et une grande expérience. Maintenant, c’est le moment d’accroître nos efforts, en particulier dans les domaines où les services de l’ONU sont recherchés : le maintien de la paix, l’Etat de droit, l’assistance électorale, la résolution des différends, la lutte contre la corruption, etc ».
V - La promotion de la participation politique des femmes et des jeunes à travers le monde.
Le SG a mis en exergue les contributions apportées en faveur de l’autonomisation des femmes. Même s’il a reconnu que « cela prend du temps », M. Ban s’est réjoui que de nombreux pays aient pris des mesures visant à renforcer l’autonomisation des femmes notamment par le système des quotas dans les institutions. « Sans égalité de genre, il n’y a pas de réalisations importantes », a-t-il affirmé. Il a mis l’accent sur la nécessité de « mobiliser comme jamais auparavant le système international afin d’élargir le champ des opportunités économiques ». « Nous avons besoin d’un nouveau contrat social », a-t-il lancé. Ceci débutera avec l’autonomisation des femmes et l’accroissement des chances pour les jeunes. « Nous encouragerons les pays à adopter des mesures qui garantissent un accès égal des femmes aux postes de dirigeants politiques, qui font la promotion de la participation des femmes aux élections et qui renforcent la capacité des femmes à être des dirigeantes efficaces »,dit le secrétaire général. Il annonce aussi la nomination d’un nouveau représentant spécial pour la jeunesse, afin de développer et mettre en œuvre le programme ainsi élaboré et être le fer de lance d’un programme de jeunes volontaires de l’ONU.
Par ailleurs, Ban Ki-moon a confirmé qu'il allait remplacer plusieurs hauts responsables de l'ONU pour garantir à la fois le changement et la continuité au sein de l'Organisation. Remplacement en vue de huit secrétaires généraux adjoints d'ici le milieu de l'année prochaine, notamment le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, B. Lynn Pascoe, le Secrétaire général adjoint à l'information, Kiyo Akasaka, et le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, Sha Zukang. Mercredi, le Secrétaire général a annoncé que la Vice Secrétaire générale, Asha-Rose Migiro, et son chef de cabinet, Vijay Nambiar, allaient également quitter leur poste. Mme Migiro restera à son poste jusqu'à la fin juin et M. Nambiar deviendra Conseiller spécial sur le Myanmar. Ban Ki-moon compte également remplacer la Secrétaire générale adjointe à la gestion, Angela Kane, la Représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés, Radikha Coomaraswamy, et le Conseiller spécial pour la prévention du génocide, Francis Deng.
Il s’agit, de l’avis du président de l’Assemblée Générale de l’ONU, Nassir Abdulaziz Al-Nasser, d’un programme « courageux » et « tourné vers l’avenir ». Lundi prochain déjà, les deux co-présidents du panel de haut niveau sur la croissance durable (la présidente de la Finlande, Tarja Halonen, et le président d’Afrique du Sud, Jacob Zuma) présenteront leur rapport final. Leurs recommandations permettront certainement de faire de la Conférence Rio+20 un succès (Conférence sur le développement durable prévue à Rio cet été).
ONU : Réélection de Ban KI-Moon à la tête de l'ONU. Anne Claire DUMOUCHEL , Bulletin du 26 juin 2011.