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Soumis par Dumouchel Anne… le 13 May 2012

Le Parlement européen a adopté, le 10 mai 2012, une nouvelle résolution portant sur la piraterie maritime (v. le communiqué et le projet de résolution).

L’UE est particulièrement concernée par les activités de piraterie maritime, et dès lors très impliquée. Cette implication, traduite par l’engagement des États européens dans la zone depuis 2008 dans le cadre de l’opération Atalanta, se trouve toutefois fragilisée par de nombreux facteurs : une activité pirate qui perdure, s’étend géographiquement et implique de mobiliser constamment des moyens ; la crise économique qui conduit les États à restreindre leurs moyens et les oblige donc à faire des choix stratégiques ; la réduction liée des moyens engagés dans la zone ; des règles d’engagement et d’intervention strictement encadrées ; des moyens judiciaires peu mis en œuvre, conduisant à une impunité de fait des pirates. Le Parlement profite ainsi de la résolution pour rappeler sa « vive préoccupation » que lui inspire ces activités.

Il appelle à des mesures d’urgences pour libérer les 191 marins encore actuellement otages des pirates (7 navires). Cependant, il s’inquiète de la réduction des navires sur zone, et demande donc aux États d’intervenir, de doter la mission de davantage de moyens. En période de réduction des moyens des marines nationales et de redéploiement de ceux-ci vers de nouvelles zones de tension, la tâche risque d’être difficile. Le Parlement en appelle également à la coopération et à la coordination renforcée avec les autres forces et États présents dans la région (notamment l’OTAN, les Nations Unies et les États Unies), que ce soit dans la protection de la zone ou dans le renforcement de la région.
Tout comme d’autres avant lui, le Parlement s’inquiète de l’impunité des pirates et appelle à l’adoption de « mesures immédiates et effectives », tout comme à la mise en place d’un tribunal international spécial. Il invite également les États à suivre les mouvements financiers générés par les activités de piraterie et à lutter contre eux. Il demande aussi à ce que soit étudiée une Stratégie commune d’embarquement des gardes armés privés à bord des navires, précisant que cette solution ne saurait être une réponse générale au problème de la piraterie.

En bref, le Parlement reprend toutes les problématiques actuelles posées par la piraterie maritime, et exhorte États et organisations à agir.

La résolution devant être transmise au Conseil, à la Commission et aux États-Membres, il faut désormais attendre pour savoir si les propositions du Parlement vont être suivies d’effets – il faut en tout cas le souhaiter.

Bulletin numéro 304