Dimanche dernier, le 12 février, la Ligue arabe a adopté une longue résolution dans laquelle elle définit notamment son propre plan d'action dans la crise. Le dispositif se lit comme suit :

DECIDED:

1. The following steps and measures:
a. To demand the immediate and thorough cessation of all acts of violence and the killing of Syrian civilians that are totally unjustified, irrespective of their motives.
b. To call on the Syrian armed forces to immediately lift the military siege clamped on residential neighborhoods and villages, refrain from shelling or storming residential areas, return the army and its mechanized armor to barracks and to their original positions, and hold Syrian authorities responsible for the protection of civilians.
c. To reiterate the request for a full commitment to preceding Arab League resolutions, the last being Resolution 7444 dated January 22, 2012, concerning the roadmap to the peaceful resolution of the Syrian crisis. To also urge the Syrian government to fulfill its commitments and cooperate, seriously and expeditiously, with Arab efforts to find a peaceful denouement to the Syrian crisis that would preclude the risks of military intervention.
d. To end all forms of diplomatic cooperation with Syrian regime representatives (accredited to) foreign lands, organizations and international forums and to invite all nations eager to spare Syrian lives to follow the Arab states’ suit.
2. To deem the use of violence against Syrian civilians, particularly women and children, as pertinent to International Criminal Law and warranting punishment of the perpetrators.

3. To confirm keeping in place the Council’s economic and commercial boycott of the Syrian regime, save for measures liable to affect Syrian citizens directly.

4. To terminate the Arab League observer mission that was set up in the protocol signed by the Syrian government and the Arab League Secretariat on December 19, 2011.

5. To call on the UN Security Council to pass a resolution setting up a joint Arab-UN peacekeeping force to oversee implementation of the ceasefire.

6. To request the Arab caucus at the United Nations to submit as soon as possible a draft 
resolution to the General Assembly focusing on the Arab initiative and other pertinent League resolutions.

7. To request the (League’s) Secretary-General to name the special envoy to follow through the political process proposed in the framework of the Arab initiative as per the fifth paragraph of the Council of Ministers’ Resolution 7444 dated January 22, 2012.

8. To welcome the Tunisian Republic’s offer to host the “Friends of Syria” conference slated for February 24, 2012, underscoring the importance of the Arab states’ participation in the said conference.

9. To open channels of communication with the Syrian opposition, provide it with all forms of political and material support and urge it to close ranks and engage in a serious interchange that would safeguard its cohesion and efficacy ahead of the Tunis conference.

10. To open the way for Arab and international relief organizations, including the Organization of Arab Red Crescent and Red Cross Societies, the Arab Physicians’ Union, Médecins Sans Frontières and other organizations to deliver relief and humanitarian assistance to Syrian citizens.

11. To call for “crowd funding” campaigns to collect ordinary people’s contributions to help brotherly Syrians and alleviate their suffering.

12. To devise an Arab mechanism to solicit and forward humanitarian aid to the brotherly Syrian people.

13. To urge the Organization of Islamic Cooperation to support the international endeavor regarding Syria.

14. To remain in session and matter seized of the pending new developments.

La mission des observateurs arabes est donc définitivement terminée. Subsiste son rapport sur la situation :

The complete leaked report of the Arab League Observers Mission to Syria (pdf)

La Ligue arabe entend obtenir un cessez-le-feu et le retour des militaires dans leurs casernes permettant l'envoi de forces de maintien de la paix. Comme on pouvait s'y attendre la réaction générale a été pour le moins circonspecte dans la mesure où l'envoi d'une force ne pourrait, de fait, être envisagé qu'avec l'accord du gouvernement syrien.

Lundi, un débat général à l'Assemblée général a permis notamment d'évoquer cette opération de maintien de la paix et la question de la poursuite des responsables de violations du droit international humanitaire. Pour l'heure certaines demandes, spécialement concernant la saisine de la CPI, paraissent irréalistes dans le contexte du blocage du Conseil de sécurité.

Jeudi le 16 février, l'Egypte, soutenue par un nombre impressionnant d'Etats, a présenté à l'Assemblée générale un projet de résolution qui a été adopté à une large majorité. Cette résolution attendue depuis la semaine dernière est sans surprise et peu novatrice. Néanmoins la Russie n'a pas obtenu les concessions qu'elle espérait. Il valait sans doute mieux ne pas lui céder, parce qu'elle n'aurait pas, de toutes manières, voté en faveur du texte soutenant sans réserve l'initiative de la Ligue arabe. La Résolution palie la carence du Conseil de sécurité en exprimant ce soutien politique, voir le texte de la résolution.

On observe que les positions des Etats se sont figées. Une large majorité d'Etats a voté pour (137), 12 contre et 17 abstentions. Un front anti-occidental est constitué qui rassemble l'axe Iran, Chine et Russie, ainsi que le groupe ALBA réuni autour du Vénézuela. Même si elle a semblé vouloir ménager la chèvre et le chou, la Chine a bien choisi son camp. L'éclatement des BRICS se confirme, puisque les puissances émergentes (IBSA), le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud ont voté pour. On relève que l'Algérie -est-ce une surprise ? - s'est abstenue.

La prochaine échéance est constituée par la réunion des Amis du Peuple syrien, le 24 février à Tunis. Seraient invités outre, notamment, les Etats arabes et européens, les membres du Conseil de sécurité (hors Chine et Russie) et les puissances émergentes.

La cristallisation des positions des Etats est donc finalement le seul fait notable dans cette semaine marquée par l'adoption de la Résolution de l'Assemblée générale. Quant aux perspectives, elles semblent bien sombres.

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