La direction de l’Autorité palestinienne a décidé ce vendredi que son projet de résolution rejeté par le Conseil de sécurité le 30 décembre dernier serait à nouveau présenté devant cet organe. Le projet avait recueilli les voix pour de 8 Etats membres (Argentine, Tchad, Chili, Chine, France, Jordanie, Luxembourg, Fédération de Russie). Les Etats-Unis et l’Australie avaient voté contre. 5 Etats se sont abstenus (Lituanie, Nigéria, République de Corée, Rwanda, Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord). Le texte a donc bénéficié d’une majorité des voix : la Palestine n’a pas été mise en minorité. Toutefois la majorité qualifiée de 9 voix sur 15 nécessaire à l’adoption n’a pas été atteinte.
On a du mal à suivre la logique qui détermine la démarche palestinienne eu égard au fonctionnement du Conseil qui reste avant tout un forum diplomatique. De l’échec de la première présentation la Palestine a tiré la conclusion que la date de fin d’année choisie pour le vote avait été inappropriée. L’arrivée de nouveaux membres non permanents en ce début de janvier modifie en effet la composition du Conseil dans un sens apparemment favorable au projet palestinien (les cinq nouveaux membres : Angola, Espagne, Malaisie, Nouvelle-Zélande, Venezuela).
Pour répondre à l’attente de Ramallah, il faudrait que la Jordanie endosse à nouveau le projet et que des discussions informelles soient engagées entre les 15 membres. Or la situation au sein du Conseil n’est pas à première vue bouleversée par la modification de la composition. En effet, il est absolument clair que les Etats-Unis maintiendront leur vote négatif et que, par conséquent le projet palestinien ne pourra pas être considéré comme adopté. Il est aussi clair que certains des membres qui ont voté la première fois pour ce projet sont opposés à ce qu’il obtienne la majorité qualifiée de 9 voix. Une telle situation ferait reposer la responsabilité de l’échec du projet sur les Etats-Unis (résolution « vétoïsée »). Or cet Etat a parfaitement joué le jeu en entreprenant de larges consultations avec tous les Etats concernés. Si l’initiative palestinienne a suscité une large sympathie, subsiste une réticence insurmontable sur certains éléments de la proposition. La version initiale a été sensiblement modifiée, mais le délai envisagé pour achever la négociation demeure relié à l’accession de la Palestine à la qualité de membre de l’ONU et d’inutiles formules provocatrices à l’égard d’Israël subsistent. Comme le soulignent les Etats-Unis, les exigences relatives à la sécurité d’Israël ne sont pas énoncées. En somme, le texte actuel n’est vraiment pas consensuel. Il est logiquement partial, parce qu'il émane exclusivement de l'une des parties au conflit.
Pour ces raisons, il est exclu que la majorité de 9 voix puisse être atteinte. Par ailleurs, l’Autorité palestinienne avait déjà échoué en 2011 à faire adopter un projet de résolution par le Conseil de sécurité au sujet de son admission à l'ONU. Or la situation a incontestablement a évolué, puisque la relance des négociations israélo-palestinienne par les Etats-Unis a échoué. Dans ce contexte qui renforce nettement la position palestinienne, il serait incompréhensible que la Palestine obtienne au Conseil un appui comparable à celui de 2011. Il y a aujourd'hui une très forte majorité, voire même une unanimité, au sein du Conseil en faveur de l’adoption d’une résolution engageant les deux parties dans une négociation sérieusement encadrée pour aboutir dans un délai proche. La Russie a d'ailleurs justifié son soutien à l’initiative palestinienne par le fait qu’elle n’avait pas de chance de réussir en raison, notamment, du veto américain. Le projet est donc assez soutenu en gros, mais non pas dans le détail.
Obtenir 8 voix pour, mieux que par le passé, constitue par conséquent la seule perspective offerte à l’Autorité palestinienne pour son texte en l’état. On comprend ainsi la portée des changements de dernière heure dans les positions des Etats membres avant le vote sur le projet palestinien. Sous la pression d’Israël, le Nigéria a finalement abandonné son soutien à la Palestine pour s’abstenir et la France a apporté sa voix à celle-ci pour compenser la perte, maintenir les 8 voix, c'est-à-dire la majorité sans adoption du texte, et contrer ainsi la manoeuvre d'israël. L’attitude impromptue de la France n’est pas sans rappeler celle qui avait été la sienne lors de l’admission de la Palestine à l’UNESCO. Elle relève surtout d'une capacité rapide de réaction et on se gardera de tirer de ces gestes tactiques de portée procédurale des conclusions au sujet des positions de fond défendues par les différents Etats. Ce stade est d’ailleurs dépassé dans la crise palestinienne. Il n’y a plus d’opposition sur le fond, sauf entre les deux parties en conflit, semble-t-il. D'ailleurs la déclaration prononcée par le représentant du Nigéria donne vraiment à penser que cet Etat a voté pour, alors qu'il s'est abstenu, et la France qui a voté pour a défendu en réalité dans son explication de vote son projet alternatif de résolution et sa propre méthode contraire à celle que l'autorité palestinienne a employée. Dans ce vote sur un texte dont l'adoption était absolument impossible, qui de l'autorité palestinienne ou d'Israël l'a emporté ? Visiblement cette vaine question a concentré tous leurs efforts. 7, 8, 9, 10 voix pour le projet de résolution, quelle importance convient-il d'accorder à ce sondage d'opinion au demeurant mal formulé ?
Malgré cette forte maturité de la crise israélo-palestinienne, il ne faut pas se cacher les difficultés qui attendent la relance éventuelle des négociations.
La première tient à la position des Etats-Unis. Ces derniers ont heureusement répondu à l’invitation de la France soutenue par les Européens de s’impliquer dans cette relance qui prendrait appui sur un cadre fixé par le Conseil de sécurité. Néanmoins, il est clair que, aux yeux de Washington, une telle démarche devrait être agréée par Israël et que tel n’est pas le cas. En réalité cette exigence est certainement partagée par de nombreux Etats. Ceux, ils sont nombreux en Israël, qui réclament que la paix soit imposée au gouvernement israélien n’ont pas jamais présenté d’argument convaincant. Il appartient aux Israéliens de se déterminer et de tracer – c’est là tout leur problème – la perspective de leur avenir à long terme. Il reste que la position américaine bloque aujourd'hui la possibilité d’adopter une résolution au Conseil de sécurité.
Au Conseil l’Ambassadrice des Etats-Unis a expliqué ainsi cette position :
Nous avons voté contre le projet de résolution, non pas parce que nous acceptons le statu quo. Nous avons voté contre, parce que nous savons ce que tout le monde sait ici : la paix sera le fruit de choix et de compromis difficiles qui doivent être faits à la table des négociations. La confrontation mise en scène aujourd’hui au Conseil de sécurité ne rapprochera pas les parties de la solution des deux États. Nous avons voté contre le projet de résolution, non pas parce que les souffrances quotidiennes ou les menaces subies par les Palestiniens et les Israéliens nous laissent indifférents, mais parce que nous savons que ces souffrances ne cesseront pas et ces menaces ne se dissiperont pas tant que les deux parties ne seront pas parvenues à un règlement global par le biais de négociations. Le projet de résolution ouvre la voie à davantage de division et non au compromis. Il pourrait bien provoquer l’affrontement même qu’il prétend éviter.
La seconde difficulté se situe en Israël même. Au moment où la discussion internationale sur la relance du processus de paix a été engagée, le Premier ministre israélien a provoqué des élections législatives anticipées. L’interlocuteur israélien est donc maintenant un gouvernement sans majorité maintenu temporairement jusqu’à la constitution de son successeur après les élections de mars prochain. En outre, la vie politique dans ce pays rappelle la Quatrième République en France ou la pratique politique italienne sur une longue période. En effet, un parti politique « pivot », le Likoud, domine un multipartisme éclaté. Il se maintient durablement en constituant des coalitions alternatives. Ainsi l’orientation du futur gouvernement dépendra davantage des manœuvres de partis que du résultat des urnes. Dans une telle situation, la question palestinienne ne peut guère s’imposer dans le débat électoral. On constate donc que le projet de relance du processus de paix repose sur l’idée qu’Israël devrait s’engager effectivement dans une négociation devant aboutir concrètement et non plus poursuivre indéfiniment des discussions sans objet concret, mais qu’il n’y a pas de partenaire israélien pour un tel engagement. Le constat n'est malheureusement pas nouveau.
L’attitude de l’Autorité palestinienne est aussi problématique. On comprend et on peut partager même l’exaspération palestinienne, mais la diplomatie de la stigmatisation n’est pas une diplomatie. Quelle serait l’utilité pour l’Etat de Palestine d’obtenir une résolution « vétoïsée » ? Bénéficiant d’un soutien général à sa cause, sa quête de légitimation est devenue sans objet. L’adhésion au Statut de Rome de la Cour pénale internationale relève certes de l’appréciation propre du gouvernement de Ramallah. Il ne faut pas cacher cependant que l’implication de la Cour dans le conflit israélo-palestinien aurait un effet très négatif, pour ne pas dire désastreux, sur les relations entre les parties, sans offrir de perspectives réalistes d’aboutir à des condamnations, en l’absence de collaboration d’Israël. Elle ferait obstacle à une amnistie générale décidée par le Conseil de sécurité sous chapitre VII de la Charte qui constituerait un argument sérieux dans une éventuelle négociation de paix. Au fond, on attendrait de la direction palestinienne ce pragmatisme constructif qui est la marque de toute bonne politique d’Etat. On regrette donc le passage en force tenté par l’Autorité palestinienne devant le Conseil de sécurité qui n’a pas été en mesure de discuter les termes du projet palestinien. Elle a indisposé ses membres par son attitude. On peut espérer que la décision de présenter ce texte une seconde fois s’accompagnera d’un changement de méthode et d’une véritable ouverture à la recherche du compromis.
Les Etats-Unis ont ainsi critiqué la démarche palestinienne :
(…) ce projet de résolution a été mis aux voix sans avoir à été débattu ni examiné dûment par les membres du Conseil, ce qui est très inhabituel, notamment si l’on tient compte de la gravité de la question. Nous devons agir de manière prudente et ne pas prendre de mesures qui risqueraient de déclencher un cercle vicieux.
Le Rwanda s’est montré plus direct :
Il est par ailleurs regrettable que les 15 membres du Conseil de sécurité n’aient pas eu l’occasion de discuter de ce projet de résolution ni de le négocier et de l’améliorer, puisqu’il a été rédigé en dehors du Conseil. C’est pour toutes ces raisons – l’absence de consensus au sein de la région, l’incidence négative sur le processus de paix et un manque d’ouverture et de transparence dans la procédure à New York – que le Rwanda s’est abstenu dans le vote aujourd’hui. Pour l’avenir, nous inviterions tous les membres du Conseil, en coordination avec les parties aux négociations, le Groupe des États arabes et d’autres parties prenantes à œuvrer ensemble à la rédaction d’un projet de résolution plus consensuel, qui devrait donner un nouvel élan au processus de paix.
Quoiqu’il en soit on a compris que la relance des négociations n’était pas envisageable immédiatement. Evidemment, l’idée d’un « plan B », c’est-à-dire d’une politique alternative envers Israël si la perspective actuelle devait être abandonnée, progresse sous le manteau. A côté d’une série de reconnaissances de l’Etat de Palestine qui serait l’exercice d’une prérogative souveraine des Etats, on pourrait s’attendre à ce que l’adoption de mesures restrictives envers la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés soit portée sur la table du Conseil européen. L’Union a établi un dispositif cohérent de sanctions visant la Crimée et relevant de la mise en œuvre active du principe de non-reconnaissance. Elle a trouvé là un terrain d’expérimentation de mesures transposables à d’autres situations. Israël plongerait donc dans une atmosphère de sanctions prises par son principal partenaire économique et on sait les dommages insidieux que causent de telles politiques aux Etats qu’elles frappent.
On n’en est pas du tout là aujourd’hui. La sympathie qui a accueilli l’initiative palestinienne devant le Conseil de sécurité, malgré sa grande maladresse, est un signe de l’irritation générale. Le "plan B" n'est pourtant pas à l'ordre du jour et les Etats sont contraints d'attendre, malgré l'urgence reconnue, une évolution de l'attitude d'Israël à l'égard du processus de paix à laquelle personne ne croit sincèrement.
Note. L’ambiguïté des votes : les réserves de ceux qui ont voté pour
Jordanie : pour le compte de la Ligue arabe et de la Palestine
La position de la Jordanie sur cette question est bien connue. Nous avons présenté ce projet de résolution sans préjuger de nos positions juridiques et étant entendu que sa teneur ne signifie aucunement un changement de position de notre part. La présentation du projet de résolution arabe ne peut nullement être interprétée comme une mesure unilatérale. Elle reflète le droit légitime du peuple palestinien, qui a choisi le chemin de la paix et s’est adressé à l’ONU en dernier recours, maintenant qu’Israël a bloqué toutes les voies lui permettant de réaliser ses aspirations légitimes.
Luxembourg : pour la solution à deux Etats
Notre vote d’aujourd’hui est l’expression d’une conviction : la conviction qu’il est urgent d’agir, maintenant; la conviction que nous ne pouvons indéfiniment reporter les échéances. La sauvegarde de la solution à deux États n’est pas extensible à l’infini. Notre vote d’aujourd’hui ne vise personne. Il ne cherche pas à diviser ou à pointer du doigt. Au contraire, il se veut un vote d’espoir et de paix. En votant pour la solution à deux États, nous lançons un appel aux parties – aux responsables politiques israéliens et palestiniens, mais aussi aux citoyens israéliens et palestiniens – pour qu’elles choisissent la voie de la réconciliation et de la reprise des négociations. Nous appelons les pays de la région et la communauté internationale dans son ensemble à s’engager résolument aux côtés des Israéliens et des Palestiniens pour que la coexistence pacifique des deux États, l’État d’Israël et l’État de Palestine, devienne enfin une réalité
France : pour une action collective immédiate
Face à cette démarche positive et de bonne volonté, aucune négociation crédible n’a malheureusement pu encore être engagée, et ce, alors même que la détérioration de la situation sur le terrain commande d’agir sans attendre. C’est donc poussés par l’urgence à agir, par la nécessité profonde d’une adaptation de méthode, par la responsabilité qui incombe à chaque membre du Conseil de sécurité, que nous avons voté en faveur du projet de résolution présentée par la Jordanie. Cela ne signifie pas que ce texte soit idéal. Certaines des formulations retenues suscitent des réserves de notre part, tout comme la méthode qui a été adoptée pour présenter le texte.
Russie : pour une action véritablement collective
M. Churkin (Fédération de Russie) (parle en russe) : La Fédération de Russie regrette que le Conseil de sécurité n’ait pas été en mesure d’adopter le projet de résolution S/2014/916, qui aurait renforcé les bases juridiques généralement reconnues du processus de paix au Moyen-Orient, notamment les résolutions du Conseil de sécurité, le mandat de la Conférence de Madrid et l’Initiative de paix arabe. Les événements récents au Moyen-Orient ont illustré avec plus de force encore une vérité incontestable : les méthodologies qui s’écartent d’une approche véritablement collective du règlement d’un problème aussi complexe n’existent pas, et ce, d’autant moins que ce conflit non réglé qui dure depuis près de 70 ans est l’un des facteurs les plus importants de la déstabilisation de la région tout entière, et constitue un argument puissant dans les mains de ceux qui recrutent les extrémistes, en les persuadant que la recherche de solutions politiques est vaine
Chili : pour l’action immédiate, mais contre la méthode
Le Chili, s’acquittant de ses responsabilités internationales, en toute cohérence et conscient de son rôle au sein de cet organe, a voté pour l’adoption du présent projet de résolution (S/ 2014/916). Nous ne sommes pas satisfaits de la façon dont ce processus a été mené, car il a laissé peu de place aux négociations et au dialogue entre les membres du Conseil et les parties prenantes. À notre avis, les négociations sont indispensables pour parvenir au consensus permettant de donner effet à l’action collective du Conseil qui vise à trouver des solutions viables. Toutefois, dans le cadre de notre analyse, nous avons privilégié l’urgence de remédier à la situation sur le terrain et la conviction qu’il est possible de parvenir à un résultat politique qui permettrait de relancer les négociations. Le conflit qui a frappé Gaza en juillet et en août et les événements survenus ces derniers mois en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ont montré que le statu quo n’est pas viable. Après 46 années d’occupation, le peuple palestinien garde l’espoir d’exercer sa pleine souveraineté et d’accéder à l’indépendance. Ce sont des aspirations légitimes, que le Chili appuie.
DOCUMENTS
ONU
Territoires occupés : le Conseil de sécurité rejette un calendrier pour le retrait d'Israël
Le texte du projet présenté par la Jordanie au nom de la Ligue arabe et de la Palestine : Projet de résolution S/2014/916 pas adopté 8-2-5
Le compte-rendu de la séance : S/PV.7354
France
Point de presse du 18/12/2014
Q - Quid de la proposition de résolution française, maintenant que les Palestiniens ont proposé la leur à l’Onu ? Est-elle toujours sur la table ? A-t-elle subi des modifications ? La France continue-t-elle de négocier avec les Palestiniens, qui précisent que leur proposition pourrait être amendée ?
R - Notre objectif est de rassembler la communauté internationale en soutien au processus de paix. Le conseil de sécurité peut jouer un rôle déterminant dans cette perspective.
Les discussions sont en cours avec nos partenaires à New York. Il est nécessaire que le texte qui sera soumis au vote du conseil de sécurité soit susceptible de recueillir le consensus. Nous y consacrons tous nos efforts.
(…) si les modalités d’une solution juste pour les réfugiés palestiniens, ou le détail des arrangements de sécurité - et notamment du retrait des forces israéliennes -, relèvent de l’accord à conclure entre les parties, nous pouvons et nous devons pouvoir poser collectivement les grands paramètres de ces négociations. Nous devons également pouvoir fixer un calendrier clair pour leur conclusion – car quelle crédibilité donner à une négociation dont on ne verrait jamais le terme ? Le projet avancé par la France permet tout cela.
Monsieur le Président,
La France regrette qu’il ne soit pas possible aujourd’hui d’aboutir à un consensus sur ces points qui devraient réunir la communauté internationale. Mais nos efforts ne doivent pas s’arrêter là ; notre responsabilité est d’essayer encore. Avant qu’il ne soit trop tard.
Déclaration du Porte-Parole du 2 janvier (après la convocation de l’Ambassadeur de France à Tel-Aviv pour explication)
La paix au Proche-Orient est dans l’intérêt de tous, c’est la position constante de la France qui se détermine en toute indépendance. Le Conseil de Sécurité a un rôle central à jouer pour conduire les parties à une solution juste et durable, l’escalade ne peut que conduire à l’impasse. C’est à partir de ces principes que la France se détermine et se déterminera.
Le projet informel de résolution qui serait attribuable à la France :
"French draft resolution": Israeli Palestinian Peace agreement within 2 years
The Security Council ,
PP1. Reaffirming its previous resolutions, in particular resolutions 242 (1967), 338(1973) 1397 (2002), 1515 (2003), 1544 (2004), 1850 (2008), 1860 (2009) and the Madrid Principles,
PP2. Reiterating its vision of a region where two democratic states, Israe and Palestine, live side by side in peace within secure and recognized borders,
PP3. Reaffirming the right of the Palestinian people to self-determination,
PP4. Recalling General Assembly resolution 181 (II) of 29 November 1947 and its recommendation on the question of Palestine and the establishment of the independence of the Arab and Jewish States,
PP5. Reaffirming the principle of the inadmissibility of the acquisition of territory by force and recalling its resolutions, 446 (1979), 452 (1979) and 465 (1980), determining, inter alia, that the policies and practices of Israel establishing settlements in the territories occupied since 1967, including East Jerusalem, have no legal validity and constitute a serious obstruction to achieving a comprehensive, just and lasting peace in the Middle East,
PP6. Underlining that the Gaza Strip constitutes an integral part of the territory occupied in 1967 and will part of the Palestinian state and calling for a sustainable solution to the situation in the Gaza Strip,
PP7. Welcoming the important progress in Palestinian state-building efforts recognized by the world bank and the IMF in 2012 and reiterating its call to all states and international organizations to contribute to the Palestinian institution building programme in preparation for statehood,
PP8. Reaffirming that a just, lasting and peaceful settlement of the Israeli-Palestinian conflict can only be bases on an enduring commitment to mutual recognition, freedom from violence, incitement and terror, and the two-state solution, building on previous agreements and obligations and stressing that the only viable solution to the Israeli-Palestinian conflict is an agreement that ends the occupation that began in 1967, resolves all permanent status issues as previously defined by the parties and fulfills the aspirations of both parties.
PP9. Condemning all violence and hostilities directed against civilians and all acts of terrorism, and reminding all States of their obligations under resolution 1373 (2001),
PP10. Reaffirming the right of all States in the region to live in peace within secure and recognized borders,
PP11. Noting with appreciation the efforts of the United States in 2013-14 to take forward negotiations aimed at final settlement,
PP12. Aware of the responsibilities to help secure a long term solution to the conflict,
OP1. Affirms the urgent need to attain, no latter than 24 months after the adoption of this resolution, a just, lasting and comprehensive peaceful solution that fulfills the vision of two independent democratic and prosperous states, Israel and a sovereign contiguous and viable State of Palestine living side by side in peace and security within mutually and internationally recognized border;
OP2. Decides that the negotiated solution will be based on the following parameters:
- borders based on 4 June 1967 with mutually agreed limited equivalent land swaps;
- security agreements that respect the sovereignty of a non-militarized state of Palestine, including through a full phased withdrawal of Israeli security forces which will end the occupation that began in 1967 over an agreed transition period in a reasonable timeframe, and that ensure the security of both Israel and Palestine through effectively with security threats including with new and vital threats in the region;
- an agreed, just, fair, and realistic solution to the refugee question, including a viable mechanism to provide for reparation, resettlement, compensation and other agreed measures for a conclusive resolution;
- Jerusalem as the shared capital of the two States which fulfills the aspirations of both parties and protects freedom and worship;
- an agreed settlement of other outstanding issues, including water;
OP3. Recognizes that the final status agreement shall put an end to all claims to the occupation and lead to immediate mutual recognition;
OP4. Affirms that the definition of a plan and schedule for implementing the security arrangements shall be placed a the heart of the negotiations within the framework established by this resolution;
OP5. Looks forward to welcoming Palestine as a full member of the United Nations;
OP6. Urges both parties to engage seriously in the work of building trust and to act together in the pursuit of peace by negotiating in good faith and eschewing provocative acts or statements and also calls upon all states and international organizations to contribute to an atmosphere conductive to negotiations;
OP7. Encourages concurrent efforts to achieve a comprehensive peace in the region, which would unlock the full potential of neighborly relations in the Middle East and reaffirms in this regard, the importance of the full implementation of the Arab Peace initiative;
OP8. Calls for a renewed negotiation framework that the close involvement, alongside the parties, of major stakeholders, to provide political support as well as concrete support for post-conflict arrangements, to help the parties reach an agreement within the established timeframe and implement all aspects of the final status;
OP9. Calls upon both parties to abstain from any new actions, including settlement activities, that could undermine the viability of a two state solution on the basis of the parameters defined in this resolution;
OP10. Requests the Secretary General to report on the implementation of this resolution every three months.
Israël
Foreign Minister Avigdor Liberman
Following the defeat of the Palestinian draft resolution in the UN Security Council, Foreign Minister Avigdor Liberman said: "The failure of the Palestinian resolution must teach the Palestinians that provocation and attempts to impose unilateral measures on Israel will not achieve anything - to the contrary."
According to FM Liberman, "The Palestinians' contempt for the most important states in the international community, first and foremost the United States, stems in part from the support they enjoy from some of the European states. Every state that truly wishes to promote a solution to the conflict must behave responsibly and make it clear to the Palestinians that decisions are made only around the negotiating table."
FM Liberman praised the work of the Foreign Ministry staff who, for the second time in the past three years, succeeded in thwarting the Palestinian resolution, through a concerted effort and thanks to the diplomatic relations that Israel has cultivated and developed in Africa and in eastern and central Europe.
Behind the Headlines: Palestinian UN Security Council draft resolution, 30 Dec 2014
This resolution lacks the components that would advance a future agreement between Israel and the Palestinians. An agreement between Israel and the Palestinians will only be achieved through bilateral negotiations.
The Palestinian Authority (PA) draft resolution was submitted by Jordan to the UN Security Council on Monday, 29 December.
Israel strongly opposes unilateral measures in the Security Council. This resolution is completely one-sided and lacks the components that would advance a future agreement between Israel and the Palestinians. It will harm chances for peace and undermine hopes for a better future for both Palestinians and Israelis.
An agreement between Israel and the Palestinians will only be achieved through bilateral negotiations and not through one side dictating terms. Israel remains committed to the negotiating process and will reject any attempt to unilaterally impose conditions on it.
The PA resolution can only harm chances for peace as it:
Reduces any incentive for the Palestinians to negotiate and compromise while encouraging Palestinian rejectionism. The resolution is part of the PA's strategy to bypass direct negotiations by forcing its positions on Israel through third-party pressure.
Allows the Palestinians to ignore Israel's legitimate interests, especially in regards to the necessary security arrangements and recognition of Israel as the nation-state of the Jewish people.
Promotes further Palestinian unilateral actions that violate the agreements signed - with the backing of the international community - between Israel and the PA, as well as all internationally accepted frameworks for peace, including UNSC Resolutions 242, 338 and 1850.
Rewards the PA - at a time of heightened terrorism and official incitement - for choosing Hamas as its partner in government at a time when radical Islamist terrorism is raging throughout the region.
The PA's insistence on presenting the resolution despite the lack of support (and in the middle of Israel's election season) shows that the Palestinians are not engaging in a measure to advance the negotiating process but in a provocation to heighten tensions. The Palestinian Authority (PA) is attempting to dictate terms that will undermine the security of Israel. Israel expects that the international community will unequivocally reject this effort.
Etats-Unis
Jeff Rathke, Director, Press Office, Daily Press Briefing, Washington, DC, December 30, 2014MIDDLE EAST PEACE/REGION, MIDDLE EAST PEACE